CLIMATOLOGIE

Foehn - L’orage - Comment s’en protéger :

Luchon, située au milieu de la chaîne, méridionale, subit deux influences majeures:

* atlantique, humide et froide du Golfe de Gascogne.

* plaque espagnole, chaude.

Ce n’est pas une montagne froide :

Température moyenne du mois le plus froid :

 

Des différences existent selon les vallées:

 

En hiver, quand le vent est au Nord, les soulanes d’Oueil et du Larboust sont ensoleillées, alors que celles de la Pique et du Lys, orientées N/S, plus froides, connaissent une inversion de température.

La vallée du Lys est plus froide et reçoit beaucoup plus de précipitations :

Pluviométrie et température moyenne sur une année :

 

Elle reçoit deux heures de soleil par jour.

Les flux de Nord et Nord - Ouest amènent des perturbations provoquant un enneigement conséquent de la mi - décembre à fin mars, alors qu’il peut neiger tous les mois de l’année.

 

Au printemps, le temps est souvent instable.

Sous le régime d’Ouest, apportant les perturbations atlantiques, le ciel se voile, le vent du Sud s’arrête. Un front chaud arrive, il fait doux. Au contact de l’air froid de la chaîne, il pleut.

Les vents du Nord, Nord/Ouest, froids, provoquent des giboulées et de la neige en altitude.

C’est le temps des avalanches ( la Lit Merdera en Oueil ) pouvant provoquer de gros dégâts dans les villages ( Bourg d’Oueil en 1895 ).

En été, en absence de flux organisé et de changements de masses d’air, des orages d’évolution diurne se développent grâce à l’évapotranspiration de la végétation, l’échauffement des sols ( formation de Cumulo-Nimbus = Cb. ). Quand le vent tourne Sud/Ouest, chargé d’humidité atlantique, l’air chaud de la péninsule ibérique provoque des foyers orageux ( Cb. ). Des vents du Sud, brefs et violents, peuvent se lever ( pouvant atteindre les 100 km./ h. ), et créer de gros dégâts ( sapinière de Mayrègne détruite au XVIII° s. ).

Accentué par l’effet Venturi, en arrivant aux Boums de Vénasque un jour de juin 96, ce vent m’a contraint à avancer en posant les mains au sol pour atteindre le refuge.

En automne, l’anticyclone des Açores, à sa place, protecteur, stabilise souvent un temps ensoleillé.

Des mers de nuages peuvent se mettre en place avec la proximité de l’anticyclone des Açores et une divergence de l’air froid des traînées polaires. Leur épaisseur est variable ( 400 à 2500 m. ). On est sous le crachin dans la vallée alors que l’on marche au soleil à 2000 m. Traversant la Haute Garonne et les Hautes Pyrénées par le G.R.10, cette mer, de stratus et strato-cumulus, blanche et moutonnante, met en valeur la montagne, exacerbant ses couleurs, transformant des pics en îles élancées.

Les luchonnais nomment deux types de Foehn:

* Le petit Foehn, fréquent au printemps et en automne, correspondant à la définition venu du versant Sud de la chaîne.

* Le grand Foehn, en fait, un grand vent venant de l’Afrique du Nord-Saharienne, très chaud, pouvant transporter des particules de sable rouge.

 

L’été, les brises de montagne viennent rafraîchir les nuits, auxquelles succèdent, dans la journée, les brises de vallées aux gradients thermiques appréciées pour le parapente et le vol à voile. Juillet 98 a connu deux journées à 40°.

Les orages de fin de journée peuvent gonfler et s’étendre au Nord. La foudre issue des cumulonimbus peut être redoutable sur les hauteurs. La montagne d’Espiau, fréquemment atteinte, était l’objet d’un culte. On y recherchait les pierres de foudre, talismans porte-bonheur. St. Paul d’Oueil et Caubous, en 1871, furent incendiés par ce phénomène.

 

Depuis quelques décennies, les anciens, mémoire vivante, estiment que les hivers sont moins froids et moins enneigés, la neige tient moins longtemps et les étés sont plus perturbés.

Ils interprétaient à vue :

* coiffe sur le Sauvegarde = mauvais temps proche.

* si le vent du Sud cesse, il va pleuvoir.

* limaces et salamandres hantant les chemins: arrivée du tonnerre

* rosée du matin-brume du soir, beaux couchers de soleil = grand beau.

 

L’orage :

Le cumulo-nimbus est le nuage d’orage qui engendre la foudre et le tonnerre. C’est une énorme pile électrique, une fabrique de grêlons. L’éclair, annoncé par un " bourdonnement d’abeilles ", est le court - circuit entre les charges positives de la terre sous le nuage et les charges négatives de ce dernier (Fig A). La décharge peut atteindre 300 000 000 de volts, 200 000 ampères, des températures de 30 000 ° C., dans un canal de cinq centimètres (longueur d'onde).

Comment s’en protéger :

* Se renseigner auprès de Météo France, des collègues du massif, analyser et tenir compte des signaux avant - coureurs.

* Rester dans la vallée quand l’orage est probable.

Descendre si on est engagé. Pour apprécier sa distance à l’orage, l’écart de perception foudre / tonnerre est de l’ordre de 1 000 m./ 3 s.

Si on doit le subir:

* Descendre des sommets, des pitons.

* Eviter: - les rochers isolés, les arbres ( à leur abri ).

- les trajets potentiels de la foudre: l’écoulement de l’eau le long des pentes, dans les fissures, les grottes.

En tous les cas, il faut s’isoler du sol: en s’asseyant sur une corde lovée, sur le sac vidé de tout objet métallique que l’on aura pris soin d’éloigner et non de jeter.