ARBAS

L'électrification du village.

 

Certains parmi vous le savent peut-être, Arbas fut le premier village de la vallée à avoir bénéficier de "la fée électricité".

 

En effet, dès 1907, une centrale hydroélectrique était capable d’alimenter le village. Elle était située à Saint-Eloi en bordure du ruisseau de Fougaron (emplacement actuel de la maison Lassalle).

 

Cette centrale fut construite sur une idée de Monsieur Jean-Philippe ROBERT. Né à Arbas le 11 avril 1862, ce fils de meunier donna au village une nouvelle dimension en lui apportant la force électrique.

 

Comme toutes les centrales hydroélectrique, elle utilisait l'eau comme matière première. Pour lui permettre de fonctionner à tout moment, il fallait qu'elle ait en permanence de l'eau à sa disposition. Pour cela la re-construction d'un barrage adapté fut nécessaire (nos photos). Contrôlant de ce fait le débit, il fallait malgré tout amener l'eau jusqu'à la centrale électrique. A cet effet, un canal d'alimentation fut creusé en parallèle du ruisseau de Fougaron. L'eau s'écoulait alors dans un espace contrôlé et accumulait de l'énergie dans une conduite forcée. Il ne restait plus qu'à transformer cette énergie en énergie électrique.

 

Dans la centrale, l'eau met en mouvement une turbine hydraulique. La turbine utilisée à la centrale hydroélectrique Jean-Philippe Robert, était une turbine "Francis" (nom de son inventeur). Elle utilisait le principe de la turbine dite "à augets", c'est à dire qu'elle était actionnée par un jet d'eau à forte pression qui s'échappait d'une conduite... une révolution en la matière, puisqu'on utilisait non seulement la force de l'eau, mais aussi celle de sa pression. L'énergie de l'eau était ainsi transformée en énergie mécanique, transmise à un alternateur relié à la roue. L'énergie mécanique était alors transformée en énergie électrique.

 

Ce projet ambitieux s'accompagnait aussi d'autres contraintes. Fournir l'électricité n'était pas la seule charge de l'ingénieur. Aucun équipement n'existait à Arbas, il du prendre à sa charge l'installation du réseau de distribution de la commune, fournir aux particuliers leur propre système d'éclairage, et respecter les exigences de la municipalité de l'époque.

 

Un traité pour l'établissement de l'éclairage électrique à Arbas fut signé. Ce traité accordait une concession exclusive à Monsieur Jean-Philippe Robert pour une durée de 15 ans, au terme de laquelle le matériel de cette installation resterait sa propriété, à l'exception de celui de la commune. Parmi les dispositions du traité, on peut retenir certaines dispositions, comme celle stipulant : "Monsieur Robert installera son usine sous l'immeuble qu'il possède au quartier Saint-Eloi, et sera tenu de fournir à la Commune et aux particuliers environ 1600 bougies, soit 100 lampes de 16 bougies, pendant les heures d'éclairage (…) par privilège, la Commune se réservera le droit de disposer de plus de lampes que les particuliers..." Il fut aussi décidé que : "Monsieur Robert s'engage à fournir l'éclairage électrique à tous ceux qui désireront être éclairé, et cela demi-heure avant le coucher du soleil et jusqu'à onze heure un quart. Par exception et six fois dans l'année seulement, la lumière sera prolongée toute la nuit, cela sur demande de Monsieur le Maire adressée 12 heures à l'avance". D'un point de vue financier, la Municipalité de l'époque exigea que : "Monsieur Robert sera tenu d'installer à ses frais les canalisations extérieures qui doivent fournir la lumière aux particuliers, les installations de ces derniers devant toujours être accessibles aux employés de l'usine".

 

Au termes des négociations, Arbas bénéficia enfin de la force électrique. Mais le projet de Jean-Philippe Robert ne s'arrêta pas là. Il eu l'idée d'utiliser la force de l'eau à la sortie de son usine, pour y adjoindre une scierie. En effet, à l'époque des basses eaux, on utilisait la force hydraulique pour le battages des grains. Commençait alors une longue attente pour les exploitant forestier et les négociants en bois. Utilisant une conduite forcée pour l'alimentation de son usine, Monsieur Robert disposait de suffisamment de puissance pour faire fonctionner une scierie. Après une demande auprès du Ministère de l'Agriculture de l'époque, Monsieur Robert obtint l'autorisation de la construire.

 

Lors de la création d'E.D.F. en 1946, Monsieur Robert perdit sa concession exclusive sur l'alimentation électrique d'Arbas et l'usine électrique arrêta toute production et fut démontée.

 

 

 

 

 

Travaux de réaménagement de la retenue d'eau (photo 1907)

 

 

 

 

 

 

O. COMMINGES Association "Mémoire d'Arbas" - 31160 ARBAS

 

 

Voir le projet du moulin de Juzet 31

 

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