EDITORIAL du n°15 du 25mai
- 25 juillet 2000
Tant d’évènements se sont passés en France et dans
le monde que nous ne pouvons parler de tous. La Gazette a pourtant été choquée
par plusieurs faits :
1 – l’amendement Bonrepaux dont le président de
l’association Nature et Comminges nous parle dans ce numéro qui est un
véritable non-sens de la part des élus mais qui a eu le mérite de mobiliser les
populations contre lui. La pétition qui circule a déjà recueilli plus de 45 000
signatures et partout où elle est déposée, les habitants du pays, dont des
agriculteurs-éleveurs (qui affirment que depuis que le plan ours a été mis en
place, qu’il y a le gardiennage et le suivi, ils n’ont eu aucune perte en 99 et
que c’était la première fois depuis des dizaines d’années) continuent de la
signer. Ce qui prouve que les électeurs ont eux, du bon sens et qu’ils
continueront d’en avoir en 2001 et 2002.
Mais il y a toujours ceux qui ne comprennent pas le
bien-fondé de telles opérations et qui disent « ça coûte cher de rénover les
cabanes, les parcs et les pâturages et surtout de créer des emplois de
berger ». Je voudrais poser une question à ces personnes : « Et
le chômage, ça ne coûte pas cher ? « Il est vrai que ceux qui n’ont
pas connu cette situation et qui ont leurs enfants « placés » ne
peuvent pas comprendre ce qu’éprouve un chômeur, ce qu’il coûte aux
contribuables et à la société dont ces détracteurs font partie. Il faut
réfléchir avant de parler.
2 – la prévention ne marchant pas, on passe à la répression
sur les routes. Trop de morts, trop de blessés qui passeront leur vie, brisés,
anéantis. Faut-il vraiment que nous soyons tous inconscients pour en arriver
là ?
3 - l’effroyable famine en Ethiopie alors que
la guerre sévit et que la corruption règne. Devant ces images épouvantables, on
a honte pour les responsables. Mais nous que faisons nous ? Ce qui est sûr
c’est que nous votons.
Mais la Gazette a été aussi très heureuse
d’apprendre de bonnes nouvelles.
Pour ma part, il y en a une qui m’a fait un immense
plaisir : le chômage diminue et la plupart des entreprises recrutent
maintenant des non-diplômés. Il devient plus facile de trouver du travail et
dans certains secteurs, les patrons vont même chercher du côté des exclus pour
former leurs futurs employés. Dans le réseau des nouvelles technologies , les
salariés perçoivent des salaires faramineux et se font courtiser par les
entreprises. On le voit, on repart du bon pied. Et pourtant que les
investissements coûtent cher ! C’est drôle, là, personne ne dit rien.
Lorsqu’il s’agit des ours, c’est une autre chanson. Pourquoi ?
Je suis heureuse car ayant été au chômage, je sais
ce que peut éprouver un demandeur d’emploi : non pas la honte mais
l’impression de ne servir à rien. Alors que c’est totalement faux. Que les
chômeurs se rassurent : ils existent et ils ont eux aussi, une grande
valeur, qu’une société mise en place par les grands de ce monde à partir de
1975 jusqu’à la fin des années 90 leur a dénié. Mais le mépris à toujours une
fin : il se retourne contre ceux qui le pratiquent et vous voyer :
maintenant les grands de se monde viennent chercher ceux qu’ils ont rejetés. La
roue tourne pour tous.
Jacqueline Mansas