Louis
et Clémence se sont mariés en 1953 et il n’est désormais plus domestique mais
« patron ». Les débuts sont laborieux.
« Il
a fallu que je prenne des habitudes et ça n’a pas été facile. Il est vrai que
le travail était déjà bien rodé par Clémence qui œuvrait seule depuis pas mal
de temps. J’étais habitué à la plaine avec de larges parcelles plates et plutôt
bien regroupées. Ici, tout était au diable ! Il fallait aller partout et il y
avait du chemin à faire ! J’ai pris rapidement en main les gros travaux et en
particulier celui d’amener les bêtes dans les pâturages. Ils étaient loin et la
montagne ça grimpe, mais cela me plaisait assez. On les amenait dès le mois
d’avril dans l’Arize, dans un quartier qui se nomme la Geladiou, et on allait
les voir tous les jours. Il y a une bonne petite heure de marche mais c’est
agréable. On les conduisait aussi dans le cortal d’Estivouère pour qu’elles y
passent l’été. Au village, on gardait une paire de vaches pour travailler les
champs et semer ensuite. La première fois Clémence m’a accompagné puis à la
deuxième, elle n’a fait qu’un bout de chemin et sans rien dire, s’en est
retournée. Elle m’a laissé en plan et j’ai dû me débrouiller tout seul. »
Louis
rit à l’évocation et Clémence précise qu’elle n’a pas été dure, qu’il s’est
bien débrouillé. Elle se souvient de cette période : (lire la suite dans la
Gazette !)
Lorsque
l’on est la dernière d’une nombreuse famille, il est important de parler de
tous ses frères et sœurs qui ne sont plus là pour témoigner. Pourtant ils ont
eu, eux aussi, une vie riche qui raconte leur temps.
Ma
deuxième sœur se prénommait Fernande, on ne lui avait pas changé son patronyme
comme à Eléonore qui elle, s’appelait Assuntina. On francisait les noms pour
permettre plus facilement l‘intégration.
Donc,
je vais vous parler de Fernande. Physiquement, c’est étonnant, ma seconde fille
lui ressemble mais pas complètement tout de même car il y a chez elle, le côté
français qui ressort. Elle était de taille moyenne et avait de l’allure. Elle
est née en 1912 et avait donc 3 ans lorsqu’elle est arrivée en France. Elle a
grandi comme moi à la française, mais elle avait gardé au fond d’elle-même,
quelques souvenirs de Maresca. Elle est « décédée en septembre 1979 à Orléans à
67 ans. Mon frère René qui était né le 19 juin 1905, comme mon mari et à la
même heure en plus, l’un en Italie et l’autre dans les Pyrénées, sont partis au
même âge. C’est drôle la vie, ils nous ont quitté à quelques jours d’intervalle
: mon frère en fin décembre 1972 et mon mari le 12 janvier 1973 ! vous voyez
que tout est écrit ! Usés par trop de travail !
(lire la suite dans la Gazette !)
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