Association
des Maisons Paysannes à Garin et Billères 31.
A - UN PROJET COLLECTIF POUR UNE GRANDE
AMBITION.
1. Le projet d'une association :
L'association "Maisons Paysannes des Pyrénées" a été
créée le 13 février 1988 à Luchon .
Elle s'est donné pour but la
création d'un village -musée Pyrénéen dans le pays de
Luchon inspiré des modèles anglo-saxons mais aussi des écomusées de MARQUEZE
dans les Landes d'UNGERSSHEIM en Alsace, de CUZALS dans le Quercy.
2. Une finalité culturelle.
Elle propose la conservation d'un
patrimoine d'architecture rurale si riche dans les Pyrénées et, celle d'un patrimoine
ethnologique dans un ensemble cohérent composé de fermes et de
constructions représentatives des principales régions pyrénéennes.
Comme un pont jeté entre le passé, le
présent et le futur elle souhaite en faire un centre vivant de
culture pyrénéenne, un laboratoire au carrefour de plusieurs activités, un
centre de réflexion sur l'avenir de notre montagne.
La mission pédagogique du Musée apparaît ainsi essentielle.
3. Un objectif économique et social.
Les vallées luchonnaises connaissent de graves problèmes
économiques liés au profond déclin des activités agropastorales
traditionnelles et à la dépopulation qui le précède, l'accompagne, l'aggrave.
L'exemple des vallées du Larboust et d'Oueil est à cet égard très significatif
: leurs vingt villages comptaient 2 370 habitants en 1906, 1 103 en 1962, moins
de 600 habitants y vivent encore aujourd'hui. Une population vieillie, exsangue
dont la moyenne d'âge dépasse 55 ans, des taux de natalité, de fécondité et de
nuptialité extrêmement faibles ; un taux de mortalité très élevé - six décès
pour 60 habitants à Cazaux de Larboust pendant l'hiver 1987-1988 !
Deux écoles encore ouvertes pour
desservir les 20 villages !
Cette déprise humaine visible dans le
paysage aggrave encore les dangers: avalanches sur des versants sous pâturés,
glissements de terrain dus aux eaux redevenues vagabondes par suite de
l'abandon des réseaux d'irrigation, invasion de vipères jusque dans les
villages.
Luchon elle-même, riche de ses activités
thermales et touristiques, doit affronter des difficultés liées aux mutations
de ces secteurs économiques.
Même pour les ports d'hiver où les
investissements sont lourds, la neige capricieuse, le nombre de skieurs ne
progresse plus, la rentabilité peut se révéler aléatoire.
Dans un tel contexte, la création d'un
village-musée, véritable centre de culture pyrénéenne ne peut être que
bénéfique. Cette réalisation devrait constituer un attrait
supplémentaire pour la région, attirant une clientèle nouvelle sans
pour autant être ignorée de la clientèle traditionnelle. En plus de son
activité propre, le village-musée peut avoir un effet
d'entraînement sur l'économie locale et favoriser par exemple le
développement du tourisme culturel dans le Comminges et les vallées voisines
par la mise en place de circuits associant la visite de sites
archéologiques (villa gallo-romaine de
Montmaurin), de châteaux(Gaston Fébus à Mauvezin), d'églises(cathédrale de
Saint-Bertrand-de-Comminges, collégiale de Saint-Gaudens, églises romanes de
Valcabrère, du haut- Comminges et du Val d'Aran) de grottes ornées(Gargas)
etc...
L'impact économique d'un village-musée
ne devrait donc pas se mesurer aux seuls emplois créés. Toutefois , en tant
qu'entreprise elle est avant tout créatrice d'emplois.
La construction des maisons doit
favoriser les entreprises du bâtiment. Plus tard, le fonctionnement du musée
permettra la création d'emplois pour l'entretien, la gestion, la promotion, la
commercialisation des produits...
Il n'existe toutefois pas de rapports
proportionnels entre l'importance du musée, le nombre des visiteurs et le
nombre des employés. Quant au chiffre d'affaires par visiteur, il augmente en
fonction des services qui sont proposés.
4. Un projet original
La muséologie de plein-air
d'architecture vernaculaire n'est certes pas un phénomène nouveau en Europe
comme en Amérique.
L'originalité du projet pyrénéen tient
essentiellement à deux caractères:
Pour la première fois , un village- musée associera des fermes de deux
pays, différents, fruit d'une démarche
rationnelle dont la portée symbolique est évidente à l'heure où l'idée
européenne s'impose avec force.
Ce village-musée ne sera pas une simple vitrine du passé mais au
contraire un lieu de réflexion et de propositions sur l'évolution culturelle et
économique de notre montagne.