Association
des Maisons Paysannes à Garin et Billères 31.
E-UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE FAVORABLE
1.Plus de loisirs, plus de touristes
a)Evolution
économique générale
Les sociétés des pays occidentaux
"industrialisés" sont des sociétés dites de consommation au sein
desquelles les activités culturelles et de loisir prennent une place
croissante. En France, plus d'une personne sur deux part en vacances, plusieurs
musées sont créés chaque mois, les bibliothèques et les théâtres accueillent un
public de plus en plus diversifié.
Globalement l'industrie n'est plus
créatrice d'emplois, elle en perd au contraire au profit du tertiaire.
Cette double évolution semble être
irréversible et doit être prise en compte dans toute politique d'aménagement
locale ou régionale.
b) La montagne
"en pointe" :
Face au déclin de l'agriculture et de
l'élevage, plus éloignées de Paris et moins connues que les Alpes du Nord,
offrant moins de possibilités de développement touristique (tourisme d'hiver en
particulier), les Pyrénées ont connu une crise économique et démographique
brutale.
La déprise agropastorale s'est
accompagnée d'un appauvrissement humain et culturel, mais aussi de la libération
d'espaces pour le tourisme et l'accueil au moment où la montagne devient
synonyme de repos, santé et loisirs. Ainsi les "lointaines Pyrénées
perçoivent le dividende de leur isolement.
2. La chance européenne :
La construction progressive de l'Europe
devrait être un facteur de développement important pour notre région:
La suppression des frontières
européennes peut accélérer le processus de rééquilibrage économique et humain de
l'Europe en faveur des régions méridionales.
Dans le cadre d'une Europe en mutation,
le nouveau
dynamisme ibérique apparaît comme un phénomène majeur : il se manifeste ici par une
augmentation rapide des flux (hommes, idées, marchandises).
L'activité touristique est à cet égard
significative; les touristes espagnols affluent sur le versant nord de
Pyrénées, dans les stations de ski, mais aussi sur le littoral basque où ils
animent par leurs achats le marché immobilier.
L'émergence d'une nouvelle région
économique, fondée sur la croissance des trois technopoles, Barcelone,
Toulouse, Montpellier, alors que se dessinent de nouvelles solidarités à l'ouest
de la chaîne, illustrent cette nouvelle donne européenne et doit attirer des
activités et des hommes dans la sphère concernée.
Les Pyrénées abandonnent leur éphémère
label de "frontière sauvage", et chaque vallée méridienne réclame son
tunnel au nom d'un rationalisme économique à géométrie variable...
Cependant l'énorme migration touristique
estivale du Nord vers le Sud Européen profite encore trop peu à nos montagnes ;
reste aux Pyrénées à mieux les faire connaître surtout dans ce qui fait leur
charme et leur originalité:une richesse culturelle, artistique, et humaine que
de nombreux massifs peuvent nous envier.
Enfin la croissance accélérée des villes
et le dépeuplement des campagnes- parfois même leur désertification-
dans les pays du sud de l'Europe, la nostalgie d'un monde fini peuvent
provoquer chez les citadins du Midi le même engouement que chez ceux
Du Nord pour leur patrimoine rural
traditionnel.
De grands musées régionaux de plein-air ont
désormais leur place en Europe Méridionale.
3..Les atouts locaux :
Par la délibération prise le 10 Décembre
1988, ma Municipalité de GARIN a mis à la disposition de l'association un vaste
terrain communal qui étage ses nombreux hectares sur la montagne d'Estiouère.
Le site est remarquable :
Le panorama qu'on y découvre est encore plus
grandiose que celui, pourtant réputé de la "Moraine" voisine. Les
nombreux touristes qui font une halte près de la chapelle de Saint-Pé seront
tentés de visiter le village-musée tout proche.
La variété des expositions (sud, sud-est,
nord-est, nord)
La présence de terrasses
superposées entre 1150 et 1400m environ à une altitude permettant les activités agropastorales.
La stabilité des versants malgré
l'abondance des dépôts de pente et des placages morainiques.
La présence d'un torrent et de sources
Celle du château d'eau communal et d'un transformateur tout proches de
l'emplacement du village-musée.
Celle de la route des Cols qui le
traverse, la plus touristique des Pyrénées, constitue autant de facteurs
modérateurs dans le domaine des coûts d'aménagement et d'avantages dans celui
des possibilités culturelles du projet.
La situation présente elle aussi des
atouts évidents :
Le pays de Luchon se trouve au centre géométrique
de la chaîne, près des plus hauts sommets, à portée devoix des premiers
villages espagnols.
La route pyrénéenne est de plus en
plus fréquentée et supporte en période estivale le va-et-vient croissant des
cars lourdais qui promènent de vallée en vallée des touristes pèlerins (Lourdes
4 millions de visiteurs par an est à 100km). Aux mois de juillet et août près
de 3000véhicules par jour empruntent cette route, 1500/jour en moyenne sur les
12 mois.
A 10km se trouve Luchon , premier centre
thermal des Pyrénées et l'un des pôles touristiques de la chaîne. La Reine des
Pyrénées et les sites célèbres qui l'entourent (Hospice de France, Vallée
du Lys, Superbagnères, Lac d'Oo) attirent durant l'été une nombreuse clientèle
dont les goûts et les motivations s'accordent à notre projet.
Avec l'essor du tourisme d'été et du tourisme
d'hiver dans les vallées voisines (Val Louron, Lac de Genos-Loudenvielle
,Saint-Lary, Piau-Engaly, lacs du Néouvielle en vallée d'Aure, Bossost, viella,
Baqueira -Beret en Val d'Aran) l'effet de voisinage et les stimulations nées de
la concurrence doivent l'emporter pour les Luchonnais sur les effets négatifs:
le réveil
récent de Superbagnères (1987) et des Agudes (1988) en fait foi.
Née de la fusion entre les Agudes et Peuresourde, la nouvelle station baptisée
Peyragudes doit connaître au cours des prochaines années un développement
considérable et entraîner la construction de milliers de lits sur les deux versants.
Ce voisinage de Peyragudes - quelques km
seulement séparent le site du village de la nouvelle station - devrait être
bénéfique au village-musée pyrénéen dont une partie de la clientèle devrait
provenir d'un ensemble valléen assez large.
Enfin, la proximité de Toulouse (500 000 habitants-70 000 étudiants-scolaires),
de
Tarbes (95 km), de Pau(125 km) - 200 000 habitants pour les 2 agglomérations - montre
qu'il existe dans la région une importante clientèle potentielle.
4.Une clientèle potentielle considérable
:
La diversité des attraits régionaux et
locaux, l'augmentation de la fréquentation touristique, la réussite que
connaissent les réalisations dont s'inspire notre projet nous autorisent quelque optimisme.
Ce sont les touristes et les scolaires
qui devraient constituer les groupes de visiteurs les plus nombreux.
a)Tourisme d'été
tourisme d'hiver :
Si l'on fait référence à la
fréquentation thermale luchonnaise et à celle des stations de ski locales, la clientèle
régionale (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc Catalogne, Aragon, Pays
Basque),devrait former un premier groupe important, majoritaire.
De l'Ouest et de Paris viennent des
touristes fidèles aux Pyrénées mais en nombre modeste par rapport au potentiel.
Un gros effort de prospection reste
encore à faire en direction des pays du Nord, amateurs de soleil et de
tourisme vert, connaisseurs en matière de muséologie de plein-air : c'est leur
attention qu'il faudra capter à travers une publicité intelligente, et bien
ciblée.
b) Les scolaires
:
L'intérêt pédagogique du village-musée
pyrénéen devrait s'imposer à de nombreux enseignants qui trouveront là matière
première pour plusieurs disciplines (histoire, ethnologie, géographie, sciences
de la nature).
L'initiation à l'environnement montagnard peut s'adresser
à des jeunes du primaire comme aux étudiants de l'université; on peut l'aborder
au cours d'un voyage d'études de un jour ou deux, ou sous forme de stages qui
pourraient profiter de la réutilisation des écoles de la vallée aujourd'hui
fermées.
Les statistiques des autres
villages-musées montrent l'importance de la fréquentation scolaire par rapport à la
fréquentation totale.
Un des effets de cette vocation du village-musée
à travailler en rapport avec les établissements scolaires et universitaires,
devrait être l'étalement de la fréquentation sur une plus longue période, printemps
et automne, saisons de faible activité touristique.
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Multiples sont les facteurs favorables à
la réalisation de ce projet. Mais il existe une raison qui le justifie plus encore
: l'intérêt
croissant qu'il suscite dans la population du pays de Luchon. Pas seulement
pour des motifs d'ordre économique mais aussi pour des raisons psychologiques
et affectives. De nombreux jeunes et anciens perçoivent cette entreprise comme
une contribution au maintien d'une mémoire collective et une réhabilitation
dans les esprits d'un genre de vie trop souvent méprisé. Elle le conforte dans
l'idée qu'on peut penser l'avenir d'un pays sans en renier le passé et que le
progrès ne passe pas obligatoirement par une rupture brutale dans les activités
et les mentalités.
Condition nécessaire au succès du projet
de village-musée pyrénéen, cette adhésion collective est de bon augure pour
l'avenir.